Extrait :

Le millénarisme vert exige que l’humanité expie sa faute originelle : la recherche du confort. Signe qu’il s’inscrit dans la définition du puritanisme du journaliste américain Henry Louis Mencken : la peur obsédante que quelqu’un, quelque part, soit heureux. Aristote définissait l’envie comme la douleur que procure le bonheur d’autrui. De cette douleur provient le plaisir de vexer les habitudes du petit-bourgeois. Aujourd’hui, les terrasses chauffées. Demain, l’avion. Après-demain, sa volonté de fonder une famille, ainsi que le suggère la petite musique récurrente sur la surpopulation. D’où la dangerosité de laisser à un clergé écologiste le soin de distinguer l’essentiel du superflu. Le climat n’est ici que l’alibi du despotisme doux que Tocqueville assimilait au cancer des démocraties. Dans le pays qui pèse moins d’un pour cent des émissions totales de CO2, l’appel à la contrition ne relève que de l’étalage de vertu. Il est indifférent aux conséquences quasi nulles de ces restrictions sur le climat.

Lire la tribune de Ferghane Azihari dans Le Point.