Par Jason Reed

Les émissions de gaz à effet de serre provenant de la production de viande sont un désastre pour l’environnement, car elles participent activement au changement climatique, mais les substituts de viande à base de plantes, comme le soja, sont parfois encore pires pour l’environnement. Pour protéger à la fois la planète et le choix des consommateurs, nous pouvons alors nous tourner vers une nouvelle innovation technologique – la viande cultivée en laboratoire. La viande tue la planète à petit (ou à grand) feu. Même les mangeurs de viande enthousiastes (dont je fais partie) ne peuvent échapper aux importantes émissions de gaz à effet de serre liées à l’arrivée des steaks dans nos assiettes. Un article de l’université de l’Illinois, publié dans Nature Food en 2021, révèle que la production de viande est responsable de plus d’un tiers de toutes les émissions mondiales, ce qui signifie que l’industrie de la viande pollue plus du double de l’ensemble de l’économie américaine.

Il existe deux façons différentes de faire face à cette situation. La première, prônée par la plupart des mouvements écologistes, consiste à devenir végétalien. En s’abstenant de consommer des produits d’origine animale et en adoptant un régime alimentaire à base de plantes, nous pouvons, selon eux, éliminer la demande en matière d’élevage et donc réduire considérablement l’impact de cette industrie sur la planète.

Malheureusement, la réalité n’est pas aussi simple que cela. Lorsque nous cessons de manger de la viande, nous devons trouver d’autres sources de protéines. Outre les lentilles, les haricots, les légumes secs et les légumineuses, il existe très peu de sources de protéines naturelles qui ne proviennent pas des animaux – et les quelques protéines d’origine végétale qui existent présentent leur lot de problèmes environnementaux.

Le soja est aujourd’hui le produit préféré de la plupart des végétaliens. Les substituts de viande tels que le tofu et le tempeh utilisent des graines de soja car elles fournissent des protéines sans qu’il soit nécessaire d’élever des animaux. Le soja contient en effet beaucoup de protéines et peu de graisses saturées. Jusqu’ici, tout va bien.

Malheureusement, c’est là que les problèmes commencent. Le soja est perdant sur pratiquement tous les autres plans environnementaux. La production de soja provoque l’érosion des sols et contribue aux  sécheresses en raison des grandes quantités d’eau qu’elle consomme. C’est également un désastre pour la biodiversité. Le pire, c’est qu’en raison de l’inefficacité de sa culture, le soja occupe d’immenses étendues de terre, ce qui alimente la déforestation.

Le soja est une catastrophe pour la nature. Passer du bœuf aux produits à base de soja nuit à l’environnement d’une nouvelle manière qui est tout autant, si ce n’est plus, destructrice. Se contenter de devenir végétalien n’est donc pas un bon moyen de réduire l’impact de nos choix alimentaires sur la planète (et, bien sûr, cela signifie aussi moins d’options en tant que consommateurs). Il doit bien y avoir un meilleur moyen… et c’est effectivement le cas.

Comme souvent, la réponse à ce problème se trouve dans l’innovation technologique. Ceux d’entre nous qui souhaitent contribuer à la sauvegarde de la planète tout en continuant à consommer de la viande et d’autres produits d’origine animale n’ont pas besoin de devenir végétaliens. Nous pouvons simplement nous asseoir et laisser le marché libre faire ce qu’il fait de mieux.

Il y a quelques années encore, l’idée d’une viande cultivée en laboratoire largement disponible, sûre et bon marché aurait pu sembler irréaliste. Aujourd’hui, pourtant, elle semble plus proche que jamais. Cultiver de la viande en laboratoire, plutôt que d’élever des animaux, signifie que nous pouvons déguster des produits carnés sans avoir besoin d’élever des vaches, ce qui signifie que les émissions de méthane ne sont plus un sujet de préoccupation, sans parler des implications de l’élevage de masse en termes de bien-être des animaux.

La viande cultivée en laboratoire fait son entrée dans les rayons des supermarchés à un rythme soutenu. Une société basée en Israël, par exemple, a récemment obtenu l’autorisation des autorités américaines de vendre son poulet cultivé en laboratoire dans les restaurants américains. Une étude estime que d’ici 2035, près d’un quart de la consommation mondiale de viande sera constituée de viande cultivée en laboratoire.

Il semble inévitable que la viande produite en laboratoire devienne la norme pour beaucoup. Ce serait une amélioration considérable par rapport à la situation actuelle, où le seul moyen d’éviter les émissions de gaz à effet de serre liées à la production de viande est d’opter pour un régime végétalien décevant, riche en soja et qui ruine la planète de différentes manières. L’innovation, et non l’abstention, semble donc être la solution au problème de la viande et de ses émissions de gaz à effet de serre qui tuent la planète.